Ciné Droit Libre décentralisé : le combat a commencé


Le train de Ciné Droit Libre décentralisé a démarré le 13 octobre 2012. Les villes de Manga et de Pô furent les deux premières escales d’un long voyage qui s’achève en décembre.

Spécial Thomas Sankara à Manga : une mobilisation des grands jours

La salle de Manga n'a pas pu contenir le public

Manga, samedi 13 octobre, salle de ciné. 19h 30. La salle est archi comble. Assis à même le sol, sur des chaises ou arrêtés, ils n’attendent que le déroulement. Ils sont enthousiastes. Hommes, femmes, enfants et vieux, ils sont de tous les âges mais ont la même détermination : suivre les films ; écouter le message ; débattre de tous les sujets sans retenue ni tabou avec l’équipe de Semfilms et son invité. Sams’K le jah.
La soirée commence par le film "Rasta Rebelle", un film qui lève le voile sur la vie et le combat de l’artiste musicien Sams’K le jah. Dans le film, à chaque apparition du Camarade Président Thomas Sankara, cris et applaudissements l’accueillent. La salle se surchauffe. A l’entrée de la salle, le monde qui n’a pas eu accès à la salle est aussi important. Après le film, Sams’K le jah monte sur le podium pour répondre aux questions du public. Fidèle à son habitude, il met tout le monde débout et entonne l’hymne de la victoire. Le Ditanyè. Les questions à Sams’K abordent tous les aspects : engagement, Sankara, politique, peur, Ouaga fm, etc. Dans ses réponses, il n’hésite pas à fustiger aussi bien le pouvoir en place que les politiciens sankaristes incapables de s’unir. Pour lui, « Thomas Sankara voulait construire des hommes, on l’a tué pour construire des immeubles et des échangeurs ».

Puis d’autres films ont suivi. « Les nouveaux Sankara » ; « Sur les traces du lion » ; « Sankara, l’homme intègre ». De 19h à 23h le public cinéphile et débateur de Manga a été tenu en haleine. Le président du MBDHP de Manga, le coordonateur de Semfilms ont tour à tour exhorté les Mangalais à s’engager dans la lutte et également dans la politique pour faire changer les choses et ainsi éviter que « des incompétents continuent à nous diriger » pendant longtemps. « Nous avons choisi l’image comme arme pour éduquer, éveiller et conscientiser le peuple », a dit Abdoulaye Diallo pour résumer la vision de Semfilms en organisant ce genre de projection- débat.

Rasmane Zinaba, animateur de la soirée


Pô : enthousiasme, vibrants témoignages et hommage à Thom Sank !

Après Manga, la projection spéciale 25 ans de l’assassinat du Camarade Président Thomas Sankara s’est poursuivie à Pô le dimanche 14 octobre 2012. C’est à la grande place Nèmaro que l’équipe de Semfilms a dressé son écran géant pour des projections suivies de débats. Le public, estimé à près de 3000 comportait en son sein, hommes, femmes et enfants de tous âges. Bruno Jaffré, biographe de Thomas Sankara et Sams’K le jah étaient les invités de cette grande soirée de libération de la parole et d’éveil des consciences pour un Burkina plus démocratique et plus prospère. La surprise musicale fut la prestation du groupe de rap ivoirien Garba 50.

Comme à Manga, la soirée a commencé avec la projection du film « Rasta Rebelle ». Religieusement mais nourri de cris et d’applaudissements, le public a suivi de bout en bout ce film sur l’engagement de l’artiste musicien Sams’K. Après le film, place au débat ouvert avec le public. Ses réponses aux différentes questions du public virent souvent à la conscientisation, à l’appel à plus d’engagement et d’organisation des jeunes pour des actions d’envergure à même de changer les choses pour un mieux- être. Deux témoignages poignants d’anciens qui ont vécu sous la révolution ont particulièrement retenu l’attention du nombreux public.


Le débat fit place à la suite des films au programme de la soirée. Des reportages de Droit Libre TV sur Sankara ; le film dressant la biographie de Boukary Kaboré dit le lion, ami intime du Président Sankara et le film Sankara, l’homme intègre de Robin Shufield ont permis aux Pôlais et Pôlaises de découvrir plusieurs aspects de la période révolutionnaire burkinabè qui s’est étalée sur la période du 4 août 1983 au 15 octobre 1987 et surtout le père de cette révolution, le Capitaine Thomas Sankara. « La jeunesse a besoin de ce genre d’activités qui nous donnent l’opportunité de nous exprimer librement et d’exposer  nos problèmes. Ce genre de tribunes sont à multiplier partout au Burkina pour un éveil de conscience de la jeunesse », a dit un jeune. L’abondance des interventions a démontré que les Burkinabè dans leur ensemble ont soif de parole.

Sams'K le Jah et Bruno Jaffré

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