Aïssata Ouarma filme le silence des autres


Après une première tentative infructueuse en 2009 au concours du meilleur projet de film sur les droits humains et la liberté d’expression, Aïssata Ouarma rebelote en 2010 et cette fois-ci est lauréate du concours. Son sujet porte sur l’exode des filles vers les grands centres urbains à la recherche du travail et les conditions difficiles qu’elles y vivent. La jeune réalisatrice présente son "premier bébé" intitulé « Le silence des autres » au CDL 2011. Elle revient ici sur cette première expérience cinématographique et les conditions dans lesquelles le film a été réalisé.

CDL : Sur quoi portait votre sujet ?

Aïssata Ouarma : Mon projet porte sur les filles de ménage qui viennent chaque année en grand nombre du département de Touéni vers la grande ville Ouagadougou. J’aborde le problème de la migration parce que ces filles qui viennent chaque année en grand nombre sont victimes de maltraitance et souvent de violences physiques et surtout sexuelles.

Comment s’est concrétisée la réalisation de votre film en si peu de temps ?

Après le choix de mon projet le festival est entré en contact avec moi, je n’avais encore jamais fait de réalisation, j’ai fait des études d’art dramatique à l’université. Avec l’équipe technique nous avons travaillé ensemble, nous avons tourné dans mon village à la frontière du Mali et à Ouagadougou aussi. Ça n’a pas été du tout facile mais aujourd’hui le produit est là et la première projection est prévue pour le 3 juillet à 18h30 à l’institut français.

Qu’est-ce que le public découvrira dans votre film ?

Je préfère que le public vienne le 3 juillet et eux- mêmes ils jugeront après.

Qu’est- ce que vous pensez de l’initiative de Semfilms de primer les idées de projets de film des jeunes ?

Je pense que c’est une très belle initiative parce que sans ça je n’allais pas penser à faire une réalisation. C’est vrai que j’avais mon projet mais s’il n’y avait pas Ciné Droit Libre qui primait les jeunes réalisateurs je n’allais jamais rêver un jour faire le cinéma.

Quel message aux candidats de cette année ?

Ce que j’ai à leur dire c’est de surtout connaître son sujet. C’est vrai que moi je n’ai pas d’études de cinéma mais déjà je connaissais mon sujet. J’avais postulé en 2009 ça n’a pas marché et c’était une expérience pour moi. Je suis revenue avec un sujet que je maîtrise mieux, plus tu maîtrises le sujet, plus c’est facile.

Propos recueillis par K. Gabriel Kambou

Semfilms

1 commentaire:

Unknown a dit…

Je suis vraiment très touché est inspiré par le travail et film de Aïssata titré " le silence des autres " C'est la realité d'aujourd'hui.J'aime la manière que la realisatrice Aissata a fait sortir le problème de la migration des filles qui viennent en grand nombre à les endroits comme Ougadougou. C'est vraiment touchant d'avoir la manière dont elle montre le silence des autres, les victimes de maltraitance et souvent de violences physiques et surtout sexuelles.