L'Ombre de Lumumba plane sur Ouaga

Suite des réactions de quelques festivaliers après la projection du film Lumumba:une mort de style colonial de Thomas Gieffer.


Adama Dahico humoriste ivoirein et candidat à la présidentielle

C’est une restitution de la vérité. Ne laissons pas les autres écrire notre histoire, nous devons le faire nous-mêmes. Même si elle est vilaine, nous devons l’écrire pour la postérité, c’est très important. Je disais à des gens, n’attendez pas qu’Adama Dahico ne soit plus là pour faire un documentaire sur son parcours, c’est maintenant qu’il faut le faire. Donc le film sur Lumumba m’a très touché.

L’image que nous avons vue du petit enfant dans les bras de sa maman, ce dernier était dans la salle. Il faut être fort pour vivre cela, car ce n’est pas facile de savoir que son père est mort dans de telles conditions. Donc, je pense que c’est quelqu’un qui aime vraiment son père et qui a accepté accompagner ce genre de festival.

C’est courageux de sa part et il faut l’en féliciter. Les gouvernants africains doivent aussi comprendre que tôt ou tard, tout acte que tu pose se saura un jour tant que le cinéma existera, tant que la camera tournera. De nos jours, les hommes comme Lumumba, comme Sankara, comme N’Krumah sont rares. Ce sont des gens qui ont tout donné, tout sacrifié, tout perdu au détriment d’une quelconque liberté.




Chrysogome Zougmoré, Secrétaire général du Mouvement Burkinabè des Droits de l'Homme et du Peuple

Je dirai d’abord que c’est un film qui révolte de par la cruauté des images, surtout la sincérité et la cruauté de ceux-là qui ont été à l’origine de cet assassinat. C’est d’autant plus révoltant et écœurant que quand nous nous situons dans les années 1960, à l’orée des indépendances africaines, et voilà une personnalité qui émerge du lot de l’ensemble de ces Chefs d’Etat, qui veut assurer la dignité de son peuple, et faire en sorte que ce peuple se libère du joug du colonialisme, qu’on assassine.

Mais malheureusement, à cette période où on célèbre le cinquantenaire des indépendances, on est toujours dans la même situation, même si de nos jours on ne peut pas assassiner de la manière dont Lumumba l’a été.

Nous voyons les formes de pressions qui s’exercent aujourd’hui sur nos pays à travers les Chefs d’Etat qui se disent indépendants, mais qui jouent pour la plupart, le jeu de ces pays occidentaux qui ont intérêts à maintenir nos pays sous domination afin de pouvoir exploiter les richesses du sous-sol et avoir une main mise géostratégique sur le continent.

Je crois que c’est un très bon film qui restitue l’histoire, mais qui également éduque et interpelle la conscience non seulement africaine, et aussi universelle. Il faut que les populations de plus en plus prennent conscience et qu’elles travaillent à se libérer de ce colonialisme.

Kpenahi Traoré

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